
Mycoplasmose
Les rats peuvent présenter un complexe respiratoire, autrement appelé mycoplasmose. Cette maladie très fréquente consiste en une infection souvent chronique des voies respiratoires.
Cette maladie implique différents agents infectieux, à la fois bactériens (mycoplasma, streptococcus, corynebacterium) ou viraux (virus sendai, virus CARB), plusieurs agents sont souvent présents en même temps.
Les symptômes les plus fréquents sont :
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- Eternuements avec ou sans écoulements
- Toux
- Respiration rapide, forte, discordante (désynchronisation thorax et abdomen)
- Bruits respiratoires anormaux (sifflements, ronflements, cliquetis)
- Ecoulements de porphyrine (colorant rouge sang) au niveau des yeux, du nez, voire des urines
- Perte de poids, abattement, manque d’appétit
- Perte d’équilibre, tête penchée de manière plus rare
Les agents infectieux sont souvent présents dès le plus jeune âge chez le rat et pourraient même être transmis in utero. D’après une étude menée aux Etats-Unis, jusqu’à 100% des élevages sont porteurs de la mycoplasmose et d’autres pathogènes respiratoires.
Tous les rats ne développent pas la maladie, certains sont porteurs sains rendant une élimination complète de ce syndrome très difficile.
Il existe toutefois des facteurs prédisposants pour développer la maladie :
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- Facteurs irritants (poussières, produits allergènes, fumées, aérosols, encens etc)
- Atmosphère trop sèche ou trop humide (idéalement entre 55-70%)
- Autre maladie ou baisse de l’immunité
- Age (souvent à partir de 1.5 ans)
- Génétique
- Taux d’ammoniaque (urines) trop élevés
Le diagnostic de ces troubles passe par un bon examen clinique et des examens d’imageries, permettant ainsi de déterminer l’étendue de l’infection et donc d’adapter et suivre le traitement mais aussi de différencier avec d’autres causes de troubles respiratoires (maladies cardiovasculaires, tumeurs etc.). Dans certains cas, un examen bactériologique d’un lavage broncho-alvéolaire ou d’une ponction permet d’adapter le traitement dans le cas de résistances bactériennes par exemple.
Cette maladie, si elle n’est pas prise en charge précocement, peut être fatale ou évoluer de manière chronique. Les poumons présentent de la fibrose, le mucus envahi les bronches, l’escalator muco-cilaire est moins efficace, les bronches sont sèches et inflammées entraînant des symptômes séquelles et symptômes similaires à la bronchopneumonie chronique obstructive (BPCO) chez les fumeurs ou à certains troubles asthmatiques.
Le traitement repose sur :
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- Une antibiothérapie ciblée pour les bactéries intracellulaires sur une durée assez longue
- Une gestion des facteurs environnementaux (taux d’humidité, hygiène adaptée, éliminer tout ce qui peut être poussiéreux ou irritant)
- Des anti-inflammatoires par voie générale et/ou inhalée au besoin
- Des nébulisations/inhalations pour favoriser l’évacuation des mucosités et hydrater les voies respiratoires
- De l’oxygène en hospitalisation dans les cas les plus graves
- Plus rarement une chirurgie peut être réalisée pour ablation d’un lobe infecté
La maladie est très souvent chronique et peut évoluer par crises, des traitements et des suivis sur le long terme sont souvent nécessaires pour contrôler au mieux la maladie et prévenir les récidives.
La prévention passe par la gestion des facteurs prédisposants, tout rat perdant du poids ou éternuant devrait être présenté en consultation car les symptômes les plus graves n’apparaissent que tardivement.